Culpabilité Égotique

N’y a-t-il pas dans l’auto-culpabilisation une forme d’égocentrisme?
Pour que nous nous sentions coupables, il faut que nous nous placions au centre d’un scénario au sein duquel nous nous accusons d’avoir commis tel ou tel acte que nous jugeons comme mauvais.
Mais cela peut aussi être une vue (erronée) de l’esprit, puisque en nous désignant comme coupables nous nous plaçons au centre d’une chaîne d’événements qui souvent nous dépasse totalement et nous désigne comme acteur bien malgré nous.
Nous sentir coupable c’est donc grossir artificiellement notre importance au sein d’un scénario que nous écrivons le plus souvent a posteriori, et qui n’a donc jamais vraiment existé.
La culpabilisation est un prisme narratif.
Elle partage avec la timidité une déformation de l’importance que l’on s’accorde à nos propres yeux ou aux yeux des autres.
Finalement, l’acte jugé mauvais que nous avons commis est le fruit d’un enchevêtrement au mieux anarchique, au pire incompréhensible pour un acteur ayant notre perspective sur la situation.
La culpabilité est un sentiment pourtant noble qui doit rester à proportion. Nous observons ici la tendance à laisser son potentiel d’initiation d’une transformation dégénérer dans une forme incontrôlable.
Insuffisant, c’est la fin de l’éthique,
Surdimensionné, s’y engouffre l’égo.

NiDr

Laisser un commentaire