Ce n’est pas parce que j’ai cessé d’être un bon à rien que je m’assois : en réalité, je ne trouve jamais rien d’autre à faire que de m’assoir,
c’est parce que je ne suis plus bon à rien d’autre et qu’il m’est bien trop douloureux de prétendre le contraire.
Si je prétends être apte à autre chose qu’à l’assise silencieuse, non seulement le réel me rattrape, et me plante face à ce constat de grande incompétence,
Mais la souffrance que je ressens à me tenir éloigné de l’assise est très vive.
Je ne vois sincèrement rien de mieux à faire :
Le monde ne comprend pas et porte au contraire sur la pratique de l’assise un regard où se lit en permanence la question suivante : « mais n’a-t-il rien de mieux à faire « ?
La vérité est que même l’assise, je ne sais pas le faire.
Elle n’a souvent de silencieuse que le nom.
Je chante, j’écris… oui… vraiment : qui voudrait encore s’assoir à mes côtés ?
Je suis un authentique bon à rien.
Je l’ai toujours su, mais ne le vois clairement qu’aujourd’hui.
Notes & Silence 