Un certain type de renoncement…
est en réalité l’expression d’une grande sagesse.
La reconnaissance que la lutte contre des forces en opposition avec certains déroulements souhaités est plus nocive au corps et à l’âme, que l’abandon des étapes en cours.
Il est intéressant de noter que dans les traditions issues de l’Inde, un sage est également appelé un renonçant. Il peut être perçu comme un être ayant compris que les mouvements à l’oeuvre lorsqu’il tentait d’accéder à une certaine reconnaissance vis à vis de la société ou de lui-même, ainsi que les conséquences de ces mouvements sont au final plus nocives que le renoncement pur et simple à ce qui cause et entretient leur expression.
Le renoncement, hormis quelques pratiquants chevronnés ou entourés de grâce n’est jamais vraiment pur et simple.
Il est lui-même le résultat de négociation avec la société, de compromis avec le groupe social restreint et de l’arrangement avec soi-même.
Il est l’aboutissement d’une recherche d’équilibre entre ce qui est possible et ce qui est souhaitable. Voilà pour la pureté du renoncement.
Pour ce qui en va de la simplicité, le dés-attachement à telle ou telle issue (le renoncement) même s’il est une véritable voie de simplicité n’est pas au sens strict, pratique, une décision simple.
Elle requiert un certain degré de familiarité avec soi-même, une plasticité dans la relation à soi même.
Ici, se trouve la surface de superposition entre renoncement et sagesse : le renoncement est la manifestation d’une connaissance selon laquelle il est possible d’exister en dehors des mécanismes d’identification : pour certaines personnes, le renoncement est un objectif auquel ils étaient très identifiés (au regard de leur système de valeur ou des structures de leur échafaudage personnel)
(Ce sont souvent ceux-là qui provoquent chez leur entourage la plus grande surprise lorsque les blocs monolithiques de leur identifications sautent en éclat.
Le renoncement, la voie du renoncement peut être l’émergence d’un processus endogène comme le résultat de la collision entre une manifestation exogène et notre bloc de personnalité (ce que l’on nomme “la vie” dans “c’est la vie”.)
