Le kesa du Bouddha n’est pas pour moi.
Pas que pour moi.
La triple récitation ouvre à la vision d’un vêtement qui, s’il enroule mes épaules, s’étend également sur celles de ma famille, de mes amis, de tous, au final.
Le kesa est la prière du Bouddha comme il existe une prière du Christ.
Dans les deux cas, l’ouverture à plus grand que soi, à une sagesse de l’au-delà.
Le sutra du Kesa est la grande compassion, l’espace qui s’ouvre au refuge de tous.
Vêtement, il matérialise la prière.
Elle se manifeste parmi nous.
Le kesa est la prière qui prend corps.
Par le kesa, nous nous revêtons de prière.
C’est une grande joie de découvrir que l’on n’est pas seul sous le kesa,
Comme pourrait le penser un oeil non encore exercé.
Le kesa est le vêtement de “tous les êtres aussi nombreux soient-ils”.
Il déroule son enseignement en dehors des textes et des discours.
Je n’ai pas de kesa
Je couds lamentablement
Et ne comprends vraiment rien à l’agencement des pièces de tissu.
J’entoure parfois mes épaules d’un tissu, d’une écharpe même
Comme le faisait mon enseignant de l’époque, pour ‘l’énergie de la diagonale”, disait-il.
Nous faisions ainsi ces séances d’assise revêtus de kesa de fortune, l’une écharpe, l’autre fichu, l’autre encore, une couverture…
Les kesas ne sont-ils pas tous ‘de fortune’ – nous l’oublions parfois,
Je commence l’assise par la triple récitation du soutra du kesa.
Ainsi, seul,
Je ne me sens jamais seul.
Sans kesa, je suis de la communauté de ceux qui le portent,
