A un certain stade, le pratiquant prend conscience de la grande complexité des phénomènes, une complexité telle qu’elle rend toute tentative de décortication complètement vaine.
Tout au plus, nos bricolages universitaires ou autres ne seront qu’une projection des structures et prismes qui nous constituent et que nous portons.
Notre histoire et nos tropismes.
L’intelligence inventive est une alliée bien plus fidèle que le regard strictement analytique.
Elle relève de la saisie d’une mise en mouvement, d’une partie du réel à un moment donné, au moins, elle n’a pas prétention à l’objectivité ou à l’universalisation.
En cela, le prosélytisme scientifique, académique attenant à une certain vision des choses tient plus de la névrose mégalomaniaque, de l’hystérie à affirmer, que du partage attentionné des connaissances acquises.
Tout est éminemment, infiniment complexe, et cela simplifie tout.
Quel que soit le sujet que l’on considère, les forces en mouvement sont si nombreuses, et elles-mêmes le produit d’autres forces tout aussi complexes, qu’il serait bien vain de prétendre y comprendre quoi que ce soit.
Dans la prétention à comprendre le monde, il y a en réalité l’aveu, inconscient, d’une capacité de compréhension trop limitée pour percevoir comme impossibilité de compréhension.
Le même processus est d’ailleurs à l’oeuvre dans toutes les formes de prétention : celui qui s’y adonne n’est pas parvenu au seuil depuis lequel il aurait pu être en mesure de constater sa grande ignorance. Voilà tout.
De cette infinie complexité naît le désengagement des velléités de saisie et avec elle, des angoisses de non-saisie.
Il ne sert plus à rien de tenter l’impossible.
Egalement, la surprise,
La vie, l’inattendu, la joie,
La mise en perspective, le retour à sa nature.
©FJ Nov2023
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