Pratique Solitaire ?

Je fus longtemps un fervent défenseur de la pratique de l’assise en solitaire,
je reconnais aujourd’hui la tendance au délitement formel auquel une telle pratique peut donner lieu.
Bien souvent, cette évolution constitue en soi un enseignement… en ce qu’elle vient contrebalancer l’installation potentielle d’un rigorisme artificiel et souligner des attachements structurels, pouvant entraver le chemin de la libération.

Parallèlement, il me faut bien aujourd’hui reconnaître les effets négatifs d’une pratique polarisée autour de cette solitude.
Par ce constat, je peux désormais souligner que dans la pratique collective, chacun est en quelque sorte le garant de la discipline de l’autre.
Les frottements entre disciples fournissent un matériel de pratique direct et d’une grande richesse, celle-ci est insuffisamment appréciée lorsqu’on bénéficie d’un contexte collectif.
Les frottements peuvent se produire durant les pauses, avant, après la pratique formelle,
ou lors de la pratique : même si, au final, toutes les stimulations des sens se valent.

Il y a au moins une différence entre le chat, l’oiseau, le vent dans les arbres que j’entends ce matin et les raclements de gorge, les reniflements des gens, les froissements de vêtements, les ralentissements excessifs, irritants de la marche..
Ce mouvement ostentatoire qui venait constituer, sans que je ne le sache forcément, un matériel de pratique inégalé lors des assises collectives.
Pour autant, bercé, immergé à nouveau dans cet environnement, je sais que j’écrirais promptement un article symétrique à la gloire de l’assise solitaire.

©FJ Dec 2023
Recueils / Participation/ Groupe de Pratique

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