Nous pouvons faire l’expérience d’une étape intermédiaire entre attention concentrée (polarisation de l’attention) et attention diffuse (regard / écoute large).
Elle se produit lorsque nous tentons de passer de l’un à l’autre, lors de la transition.
Les reflexes d’écoute du monde pointus viennent s’appliquer à la multiplicité des stimuli disponibles.
Alors, nous passons de l’un à l’autre comme une série de sauts compulsifs.
C’est ici l’occasion de constater la souffrance qui nait d’un tel reflexe. L’épuisement de polarisation poussé à son maximum.
Il y a d’ailleurs un parallèle avec le trouble (l’habitude) psychologique que l’on nomme hypervigilance et dont souffrent souvent les enfants ayant contracté la triste habitude de surveiller leur environnement au-delà du raisonnable.
Tout devient l’objet d’une méfiance élevée et constante.
Les personnalités que ces enfants développent sont aigües, perçantes et leur capacité analytique, leur vitesse d’association élevée. Egalement, leur accès à la sérénité, à l’appréciation de l’existence, sont proportionnellement inversées.
Chez le méditant, cette hypervigilance peut être l’objet d’observation. Il se peut également qu’en portant à notre attention le comportement psychique de focalisation pointue de l’attention, successivement appliqué à la multitude des objets disponibles, nous soyons en mesure de désamorcer ce réflexe et amorcer la pratique consistant à embrasser largement le monde.
Il s’agit aussi d’un acte de foi, d’abandon, d’un élan de grâce simple et sans nom.
