Pascal disait : « Dans le cœur de l’homme, il y a un trou en forme de Dieu ».
Je me souviens de ces jeux que j’avais étant enfant : il s’agisait d’un puzzle dont on déplacait les éléments du bout de pouces jusqu’à reproduire le modèle d’une photo initiale, placée à coté du puzzle.
Pour cela, il était nécessaire d’en bouger certains pour permettre l’avancée d’une des pièces.
Tout cet enchevêtrement finissait (ou pas) par révéler l’image uniquement grâce au carré manquant.
Si le cadre avait été plein, aucun mouvement n’aurait été possible.
Le trou dans le cœur de l’homme permet la mise en mouvement de l’élan spirituel.
Il y a une forte proximité, une superimposition spontanée, une attirance magnifique entre le trou du cœur de l’homme dont parle Pascal et la vacuité Bouddhiste.
Pour cela, grâce à cela, par la grâce de cela, l’âme de l’homme chemine et les pièces s’agencent lentemnet, avec assurance, ou de façon fulgurante, ou par hésitation, retour en arrière.
Y être presque, manquer d’y parvenir par une seule pièce, puis s’apercevoir qu’elle est en bas à droite du cadre et qu’elle doit siéger en haut à gauche.
Tout reprendre, enlever tout, déplacer l’ensemble et recommencer.
La conscience, par la vacuité, se met en mouvement.
Cette pièce manquante, ce retour dans le cœur est ce qui sous-tend l’ensemble du jus de l’existence.
A lui seul, il définit la vie, elle en est l’essence.
Sans la pièce manquante,
Sans le trou dans le cœur,
Sans la vacuité,
une croûte,
un marais poisseux,
de suffisance nauséabonde,
un tourne-en-rond,
un non-sens,
une mort par stagnation,
une stase à l’infini,
un enfermement,
Sans la pièce manquante,
Rien.

Beau texte
qui dit bien
l’indispensable présence
de l’absence
même minime
ce petit jeu sans lequel
la vie est impossible.
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[Tout vivant lui disait
prego ! fais moi un peu
de place en ton coeur]
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Merci pour ta lecture… Et ta lumineuse reformulation
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