Le Pouvoir De L’Autre

Je pose le doigt intérieur sur un biais psychologique, à la racine d’une grande souffrance, d’une solitude irrémédiable, d’un désespoir profond. 

Nous avons une inclinaison naturelle, extrêmement furtive à nous laisser programmer, conditionner par la vision que l’oppresseur, le violent, le pervers, le politicien, le manager…. a de lui-même.

Il se voit très bien volontiers comme un membre éminent de la classe des tout puissants.

Il n’est est rien.
Quand bien même il appartiendrait effectivement à cette caste, il n’est rien.

Il peut toujours affirmer, hurler, asséner la vision qu’il a de lui-même, cela est un motif insuffisant pour nous faire adhérer à cette vision.

Le souffle de cette apparente conviction (apparente, car si elle était réelle, il adapterait des modes de communication tout autres et n’aurait que faire de coloniser ainsi nos esprits) agit par effet de sidération, d’inhibition de mes fonctionnements habituels, puis de prise en otage, de soumission à un nouvel ordre établi.

Il nous appartient d’abandonner ces enchaînements fulgurants de réactions intérieures et de les désamorcer.

C’est là une expression de notre liberté, celle qui jubile quand l’oppresseur s’éloigne, peut d’ores et déjà tressaillir quand l’oppresseur oppresse, par la simple constatation de sa propre existence.

L’autre n’a bien souvent que le pouvoir que nous lui prêtons.


©FJ Jan 2024
Recueils / Participation/ Groupe De Pratique

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