Extraction Radicale

Une des raisons de la stabilité d’un système (d’oppression) dans le temps, de son absence de plasticité, est le fait que les acteurs qui en sont les rouages de transmission dans le réel, sont eux-même soumis au facteur temps et amenés par celui-ci à s’user.

Puisqu’il arrive nécessairement un moment où ces acteurs en proie aux désillusions, au vieillissement physique et psychique et martelés par la violence de ce système, renoncent à le changer, la conséquence est donc que celui-ci ne change pas.

Il fait venir d’autres acteurs, plus jeunes, moins désillusionnés, dont il pourra user pour continuer de s’actualiser dans le réel. Il envoie ces agents comme autant de mères porteuses, de matrices par lesquelles la mise au monde de ce système devient possible. Tel un enfant monstrueux, le système alors les dévore, les use, leur assène sa violence ontologique.

L’animal système, toujours remis à neuf, et toujours identique, dévore ses parents et en appelle d’autres, qu’il dévorera tout autant.

Si les discours et idéologies relatives au système existent, cela est permis par le jeu cosmétique.

Quelques règles à la marge, annonce de renouveau, mises à jour, viennent créer le leurre.
La communication fournit le bras armé de cette illusion cosmétique.

Elle est fondamentale à l’ensemble. En réalité, ce dispositif décoratif est l’alibi du statu quo. Véhiculer l’idée de changement est une nécessité absolue pour garantir le non-changement.
Ce qui est inhérent au système – sa violence, son auto-reproduction par consommation de ses parents – ne change pas.

Une fois cela perçu, la seule solution pour l’agent du système dont les yeux sont ouverts devient l’extraction.
S’extraire du système et ne pas manquer sa sortie, ne par troquer un système pour un autre, ni se réceptionner dans un sous-système par négligence.

L’extraction du système est par essence radicale.

©FJ March 2024
Recueils / Participation/
Groupe De Pratique

Laisser un commentaire