Les réseaux sociaux absorbent une partie importante, si ce n’est la totalité, du potentiel de créativité de l’individu.
Les formats d’expression courts et éphémères qu’ils amènent à privilégier participent à la disparition progressive de l’aptitude à produire un contenu construit. Ils dés-éduquent le créatif en nous au profit de l’impulsion créative avec le cadre d’expression de ces réseaux.
Un processus de créativité impose une prise de recul, un aptitude à investir, à investiguer les pans de sa conscience afin d’y laisser résonner ces éléments de vie.
L’utilisation des réseaux sociaux implique un niveau de conscience de type nez-dans-le-guidon, nez-dans-le-flux des murs, timeline, stories et bloque le créatif en nous au profit d’un comportement de type consommation/réaction.
Chaque réaction (adoubement, abonnement, éloignement) contribue à nous faire barboter plus longtemps dans les coulées d’informations, là où il nous serait préférable de nous saisir de quelques uns des branchages et autres matériaux qui passent dans le flux et regagner le rivage afin de nous questionner de creuser plus avant, de fabriquer, d’élaborer…
Mais le flux de débris flottants a quelque chose de grisant.
L’addiction s’excite et s’aiguise et chaque minute ainsi passée éloigne un peu plus la nécessaire injection de conscience qui seule pourra remettre entre nous et le flux une saine distance, voire, nous en éloigner définitivement de cette injection de conscience il en résulte souvent un vertige abyssal,
La gifle du réel.
Précisément, lorsque, par les prémices de conscience qui s’élèvent d’un instinct de survie, le vertige commence à poindre, l’utilisateur peut avoir tendance à repousser toujours plus loin cette expérience salvatrice et accélerer encore le flux étourdissement, s’éloignant ainsi, toujours un peu plus du processus de création en lui.
