Je ne suis pas convaincu qu’il y ait, ni qu’il n’y ait un jour eu, de spiritualité.
En tant que telle, la spiritualité n’existe pas.
Il y a et il y a eu des hommes et des femmes spirituels.
La spiritualité est ce qui se produit lorsqu’un être, par ses paroles, gestes, pensées, par l’intériorité de son être donne à voir le réel, la nature profonde des choses, lorsque chez lui Dieu transparaît.
Ainsi, il y a le spirituel que l’on est, que l’on devient et celui que l’on suit.
A défaut d’être, il nous faut suivre. Mais ce qu’on suit n’est nul autre que ce que l’on est, ce que l’on est appelé à devenir.
En cela, être spirituel, c’est nettoyer les carreaux intérieurs, ceux que les intempéries ont verdi et que la suie recouvre.
Que la lumière passe !
Ici, la pratique.
L’être spirituel, celui qui dérange parfois est celui dont les carreaux ne sont pas plus propres que les autres, bien au contraire parfois,
et qui décide d’ouvrir les fenêtres.
La lumière pure, la lumière brute, elle, ne luit pas au travers.
Jésus, Bouddha, sont les êtres spirituels,
Ceux que je suis,
Ceux que je suis.
Ils sont les sans peur.
Les laveurs de carreaux, les souffleurs de lumière.
Le préchi-précha, verbiage théologique, bruitage de couverture, verni de vêtements, plateaux tendus, de brosses à reluire,
Cela ne m’intéresse pas.
Quelle que soit la spiritualité,
l’école, la tradition, la déduction conceptuelle, le discours rapporté, n’est plus mon aire de jeu.
