Migrant Spirituel

Dans le cheminement qui mène à soi, je vois beaucoup de gens suivre un schéma similaire à celui que j’ai emprunté :
Ne pouvant supporter les lourdeurs de la tradition dans laquelle ils sont nés, ils se prennent d’une affection soudaine pour une tradition qu’ils rencontrent au gré de leurs pérégrinations.
Celle-ci est généralement éloignée de leur tradition de leur milieu initial, sur une plan tant conceptuel tant géographique, tel le bouddhisme pour le christianisme, ou temporel …

Cette tradition nouvellement adoptée accueille ainsi des pratiquants zélés, avides de compenser toutes les années perdues à errer avant de « se trouver ».
A mesure que leur niveau d’ignorance quant à cette nouvelle tradition décroit et que ce voile de l’exotisme s’effiloche, ils deviennent aptes à saisir (parfois assez brutalement) toute la lourdeur inhérente à celle-ci.

Il est possible que, bien qu’en en soient conscient, ils l’occultent, la repoussent dans un premier temps. Inévitablement, ils finiront par s’apercevoir que le niveau de lourdeur d’hypocrisie, d’artifice, de détournement à des fins politiques d’encadrement de leur religion d’accueil n’a rien à envier aux corollaires de leur religion d’émigration .
De là, plusieurs réactions possibles :

-Rejet complet de toute tradition.
-Reproduction du schéma d’émigration initial en recourant à une troisième, une quatrième tradition…

-Approfondissement :
Quitter la terre de religion et entrer en terrre de spiritualité,
passer au travers des mille écueils,
planter son pieu, s’ancrer dans le rocher de l’une des traditions et descendre le long du cable dans l’océan.

-Ne rien planter,
ne s’ancrer nulle part
et sauter à l’eau.

Mille rochers,
Un Océan

©FJ Nov 2024
Recueils / Participation/ Groupe

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