Il vient nécessairement un moment, en spiritualité où le livre cesse d’être ce qu’il a été : un « outil de valorisation », la pierre supplémentaire sur laquelle on va pouvoir venir s’appuyer pour agrandir de quelques centimètres l’estrade sur laquelle on se tient devant le monde, la caisse dans laquelle on pourra venir chercher tel ou tel élément d’un enseignement, telle citation exploitable en public,
Il est un moment où le livre cesse d’être un faire-valoir.
La même chose peut s’observer dans la relation maître-disciple
Citer le maitre, « mon maître disait ceci…. » C’est vanter son propre parcours, monter sur les épaules d’un maître pour paraître plus grand, et, s’il s’agissait d’un authentique être réalisé, ce n’est pas honorer ce maître, ni son enseignement.

Non ! C’est faux. C’est de l’Amour ! Juste de la reconnaissance et de l’Amour ! Comment perçoit-on les choses de l’extérieur ? La gratitude vient de cette lumière universelle que l’on expérimente par voie gustative et centrale. D’ailleurs, un être de conscience ne parle jamais depuis l’extérieur. Il ne peut évoquer ce qu’il ne connait pas. Alors, projection sur projection ! L’âme est touchée par un venin et on le sent bien ! … Il se peut que le Maître soit le regard ouvert sur le Rayonnement d’un autre monde. D’ailleurs, peu de gens parlent du Maître. Ils ne supportent pas cette polarité hiérarchisante. Pourquoi cela ? Mais pourquoi donc cette raideur ? Parce qu’il n’y a pas d’unité !
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Ah! te voilà bien exaltée…
Oui, c’est vrai qu’il s’agit ici d’une note depuis l’extériorité: celle du disciple citant me maître dans un esprit d’auto valorisation. C’est bien de l’absence d’une telle ‘conscience’ habitée chez le disciple dont il est question.
Le maître est le maître.
Authentique ou pas.
Dans les cercles desquels il est ici fait référence, citer le maitre ad nauseum est commun.
La parole de gratitude dont tu parles est autre chose, bien sûr.
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Lyrique au son des mondes épanouies et exaltés ! « Fuis celui qui n’est pas amoureux ! » disait Rumi. Dans l’Amour, le secret du cœur ! Pourquoi évoquer le reste ?
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Des notes traitées à la chaîne.
Ouvrier bête et discipliné
Artisan manquant parfois
De discrimination entre note impulsive et courant de fond.
Aussi, parce que j’étais celui qui monte sur les épaules des maîtres pour faire le grand.
Ce ridicule, encore, souvent, je le suis.
Mais le sais.
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Plonge en toi ! Laisse-Le monter !
Bon !
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NOUS ÉCHELONS
Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses, et plus de livres sur
les livres que sur autre sujet : Nous ne faisons que nous entregloser. Tout fourmille de
commentaires ; d’auteurs, il en est grand cherté. Le principal et plus fameux savoir de nos siècles,
est-ce pas savoir entendre les savants ? Est-ce pas la fin commune et dernière de tous études ?
Nos opinions s’entent les unes sur les autres. La première sert de tige à la seconde, la seconde à la
tierce. Nous échelons ainsi de degré en degré. Et advient de là que le plus haut monté a souvent
plus d’honneur que de mérite ; car il n’est monté que d’un grain sur les épaules du pénultième.
Combien souvent et sottement à l’aventure ai-je étendu mon livre à parler de soi ! Montaigne De l’expérience Livre III
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Merci Jean Jacques pour ce partage…
« Nous ne faisons que nous entregloser »… J’apprécie beaucoup.
C’est tellement vrai.
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Un « livre sur les livres »…Au moins Montaigne n’écrit pas de ceux-là.
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