Un cœur détaché

(transcription de note audio)

Je partage rapidement mon cheminement de ce matin.
Je lis une page de Gérard Pilet dans laquelle il est écrit quelques chose qui invite à considérer la vacuité et le détachement avec un signe égal entre les deux.
vacuité = détachement .


Dans un premier temps, je n’y comprends pas grand-chose.
Ensuite, mon esprit se porte vers une parole de Maître Eckhart.
Il disait que Dieu était obligé de se donner à un cœur détaché.
Je me pose la question de pourquoi un cœur attaché ne pouvait pas recevoir Dieu.

Sans doute parce qu’un cœur attaché est un cœur occupé. Focalisé, angoissé de manière plus ou moins aigüe.

Un cœur détaché est un cœur sans un affaire, dans le langage taoïste,un cœur de non-faire.

C’est-à-dire une conscience ancrée, investie, posée, reposée dans le non-faire.
Une conscience qui fait un cœur libre de toute occupation, un cœur vide.

Vacuité = liberté.
Non pas une liberté d’être un abruti. Écouter les gens qui trônent sur la liberté, c’est comme écouter les gens être fiers de leur statut d’esclaves. 

Maître Eckart disait que Dieu ne peut s’empêcher de se donner à un cœur détaché, un cœur libre, un cœur vacant, une conscience en racinée dans le non-faire, est en soi une expression de la divinité.

Enfin, pour pousser le bouchon, on pourrait dire que c’est une grande souffrance d’oeuvrer au détachement.

Pour pousser encore plus le bouchon, on pourrait dire que cette souffrance est un souffrance libératrice.

Ce que l’on appelle ici souffrance est un processus de libération.
Ce que l’on appelle processus de libération est un processus d’éveil.

©FJ Nov 2024
Recueils / Participation/ Groupe

5 commentaires

  1. Intéressante réflexion, Franck !

    Dieu est Libre ! Dieu est vraiment Libre ! (à méditer !)
    Il nous conduit à Cela ! Je le crois volontiers.

    Plutôt que d’employer le mot « détacher », j’emploierais le terme « libérer ». Le détachement peut être le signe d’une indifférence, très courante de nos jours. Il peut manifester aussi la condescendance. Lors que nous sommes libérés, et cela procède d’une Réalité efficiente, nous éprouvons un lien pour les autres sans être exclave de ce lien, sans en ressentir les souffrances etc …

    Seulement, tu as raison : être en quête, c’est beaucoup souffrir, comme une femme qui enfante. Ici, point de péridurale spirituelle, si j’ose dire ! La souffrance est à la fois révélatrice d’un travail qui s’opère et aussi de notre résistance face à la libération !

    Autre chose : il y a plusieurs sortes d’oeuvres, qui correspondent à nos étapes durant le cheminement.

    Mon Amitié, Franck !

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    1. Oui Naïla,
      Les deux écueils du détachement détourné par l’égo…
      ou du desespoir, lorsque la souffrance se terre dans un repli sans trouver l’issue.
      « libéré », alors, oui.
      Ne plus sentir les engrenages accrocher.
      ____

      « L’enfant spirituel » en langue ‘océanique’, est alors la nature profonde, l’ainsi-sorti, le libéré (vivant) (?)

      A bientôt
      (merci)
      f

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      1. Cher Franck,
        Respirer, être en apnée, expirer.

        Nature profonde, le « Être », le « Cela » se révèle.
        Après avoir vécu l’extinction, subsister en l’Être, entrer dans L’Un, et trouver ce que nous sommes réellement. Mais, étrangement, après l’expérience de l’Unicité de la Présence en l’Un, nous retournons dans la multiplicité, mais cette fois-ci, unifié, sans plus être soumis aux phénomènes.
        Cher ami, plus nous pratiquons, plus il se passe Quelque chose. Nous sommes, tout en étant transformés par la Vision-une. Elle est Contemplation. Cela est, sans être soumis au monde phénoménal. A son tour, ce monde entre dans l’Absoluité. Il n’est plus de vision duelle…
        Respirer, entrer en apnée, expirer.
        Quelle beauté !
        A bientôt, ami !

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