Pièges de Métal et Idées Déco

En toute fin de cet article, je vous propose l’ultime attraction.
La distraction qui ne distrait pas, l’entertainment qui n’entretient rien.
Inutile de vous presser et de faire tourner la roulette souricière pour y parvenir de suite: Il y a de la place pour tout le monde.

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Chaque objet acheté, sous pesé, pondéré, rêvé ou désiré,
est une réponse erronée à une question que je me suis posé:

« -Est-ce que cet objet est susceptible de venir étayer ou compléter, illustrer ou compenser, la représentation que je me fais de moi-même? »

Chaque achat est une petite bulle poisseuse de moi qui s’ajoute à l’écume de mon être et m’éloigne encore un peu plus de l’océan.
Chaque bibelot, tapis, bougie, bouddha et plante en pot, boite à thé et cadre au mur….est une occasion de patauger dans ces questionnements sans fin.
Chaque chose que nous prenons en main en voyant passer cette question est un tour gratuit que nous nous offrons au grand manège des illusions:

Distraction transitoire, amusement chaotique et nausées garanties.
Mais distraction de quoi?

Des couches et des couches d’objets empilées…autant d’idées emmêlées qui forment la fange de nos projections. C’est la bande qui permet le film. Ces objets fournissent le support extérieur à ces idées sur nous mêmes. Ils permettent leur expression et entretiennent leur production.

Et tourner dans les rayons, passer devant les étales, voir les autres se représenter, pondérer et imaginer le doux salon où ils pourront contempler leur achat à chaque fois qu’ils recevront les amis stupéfaits par tant de bon goût.
Ils pourront alors justifier, étayer, illustrer et revivre les choix qui les ont conduits à bourrer leur coussin avec le néant commercial.

Autant de mouches qui se divertissent du balancement sur la bande et se gargarisent du jaune fluo du papier.
Mais, par un surcroît de bourdonnement ou un coup d’aile vigoureux, elles peuvent encore s’extraire de ce papier tueur où elles aimaient se rassembler autour de ce qui faisait le buzz.

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Laissez vos yeux se perdre et regardez au delà des objets, écoutez derrière la musique vulgaire. Elle ne peut plus vous appeler.
Voyez-vous, au dessus des faux plafonds, les fils qui se tissent et le contraste énorme entre les objets qui supportent nos idées d’incarnation et l’antichambre technique qui observe, analyse, contrôle et compte? Et derrière les gilets-uniformes, les sourires, les « vous avez la carte du magasin? »

Laissez flotter le regard de sens et embrassez l’ensemble, le royaume du désir insondable.
Insondable, vraiment? Il faut bien le sonder, pourtant, pour tous ceux qui se laissent broyer dans la machine à besoins.

Allez vous balader, le long des centres de métal, dans les allées foraines et respirez l’ivresse légère, entretenue, des produits dans les mains, des canines commissionnées.
Marchez tranquillement dans les entrepôts de Noël, d’Halloween ou de Pâques, asseyez vous quelques instants sur un banc incongru, respirez au dedans et regardez les donc.
Qui pourra les aider?

Franck

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