Ces lignes apparaissent en préface au second recueil, Jour et Nuit.
Les mots sont les miettes. Des éclats de vie qui restent au sol après le repas. Une fois la vie passée, restent les miettes de mots jonchant le sol crânien. Lorsque les instants de vie soufflent plus fort, certains débris de mots restent en suspension…
Dans ce livre, je les recueille,
Dans ce recueil, je les livre.
Écrire comme on laisse souffler le vent…
Passer le stylo comme on passe le balai, pour éviter la prolifération microbienne des idées qui tournent pour rien.
Et être disponible pour accueillir, au repas suivant, la vie qui vient.
Il faut écrire et effacer: les mots ne sont pas faits pour rester. Je les recycle dans ces pages en espérant qu’ils alimentent aussi en vous, puis circulent à nouveau.
Pourtant, il ne faut pas s’y tromper: toutes ces bribes d’idées qui flottent ne sont qu’un arrière goût trompeur, sans lien avec la réalité. Et plus elles traînent au sol, plus leur saveur s’altère. L’acidité du temps travaille à leur destruction.
Laissons-les donc être en mouvement, l’espace d’un souffle.
Puis, il est bon qu’elles s’oxydent et nourrissent le sol commun.
Ecrire la nuit pour apprécier le jour.
Ecrire le jour pour vivre toute la nuit.
A force d’accumuler les restes on remplit une assiette.
Si un oiseau s’invite, on pourra le nourrir.
A force de récolter les mots on sangle un manuscrit.
Le jour et la nuit, la vigilance.
Comme le poisson, un œil de chaque coté.
Au milieu, entre le jour et la nuit.

C’est excellent !!! Bravo Franck
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