Le bonheur simple d’exister là où nous nous trouvons est en permanence étouffé, renvoyé à plus tard, avant même qu’il n’ait pu se développer un millimètre de racine dans l’ Ici – La Vie.
C’est le bateau rempli d’âmes amicales qui n’a pas le temps d’émerger de la brume sur l’horizon.
Trois navettes nerveuses
-Peurs,
-Urgences quotidiennes,
-Force de l’habitude,
Elles tournoient avec tant de vigueur, de bruit et de fureur que le navire déjà s’oriente vers les côtes d’un autre pays.
D’autres viendront, leur nature est de venir.
Mais progressivement, notre flotte de navettes saura s’organiser et se renforcer.
Ils s’amasseront un temps aux frontières maritimes de nos Ici-La Vie, puis s’en iront.
Le bonheur simple d’habiter ce que l’on vit est disponible tout le temps.
Faire corps avec le réel, c’est très charnel.
Par les sens, bien sûr.
Par le toucher de la respiration,
Par la couleur d’une texture,
Par la chaleur d’un son,
Entrer dans le rapport fusionnel au monde.
Ces navires dans la brume, en attente d’un oui.
Sont notre vraie nature.
Les trois navettes ne sont en réalité qu’une seule embarcation.
L’habitude et le quotidien sont nos parades à la peur.
Les fracas des frégates sont le fracas de nos mots.
Dès qu’ils se pensent, ils s’imbriquent et se mêlent, se soudent et se densifient en un cordon de sécurité
malheureuse.
Il semble que la douceur et la tendresse soient des alliés de confiance à l’accueil d’Ici-La Vie.
Franck
Coloriage: Adam J.