Il faut un zazen souple, pour permettre à l’espace de s’insuffler.
Un zazen dur est constriction.
L’esprit de paix ne peut plus s’y glisser.
Une approche rigide et combative de la posture ne peut être bénéfique au pratiquant que dans le cas où elle le conduirait, de force et en toute violence, à connaître le bout du bout de ses retranchements — précisément là où il lui faudra se relâcher et adopter une posture souple –
Il trouvera, dans sa défaite, sa vraie victoire.
C’est la logique d’un certaine compréhension de l’humilité chrétienne également.
Cette posture d’humilité chrétienne est langage intérieure et répond à la souffrance de la posture.
S’il faut passer par la douleur et l’humiliation pour comprendre l’humilité,
Comme il faut passer par les tensions et l’obstination rigide pour connaître la douceur
Cette humilité chrétienne est souvent intégrée de manière malhabile.
Dans cette mécompréhension doloriste s’engouffrent les pères fouettards de tout crin et les égos en creux, ceux qui rentrent le ventre pour mieux bomber le torse, les « autoproclamaîtres », très petits, et si humbles…
L’expérience d’humilité est en réalité une bénédiction. Il se peut qu’elle se produise par le travers d’humiliation : l’égo, par cette saignée qu’on lui inflige n’a d’autre choix que de s’écouler par la plaie ainsi ouverte.
La posture dure est contrainte à la douceur.
C’est ici qu’il faut remercier le crétin, le méchant, le rhéteur opportuniste qui inflige l’humiliation. Il nous permet la découverte de ces livres de simplicité où il n’y a plus de temps qui se perd à défendre l’indéfendable, à tenir l’intenable, posture de rigidité intérieure.
©FJ April 2021 –
Groupe de Pratique
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