Je localise précisément le long de la colonne, le point de blocage psychologique.
Cet endroit me fait le don d’une spatialisation, une bulle vitrée où peut s’observer la boucle de pensées qui se trouvent et se mordent la queue puis stagnent dans cette localisation osseuse — L’endroit du tourment.
J’éprouve parfois une appréhension à réduire cette géographie à une cervicale, une dorsale, une thoracique. Même si cette pièce est vertébrale, ce qui s’y joue dépasse largement le cadre strictement osseux.
Les émotions primitives s’y nouent et tournoient en association de malfaiteurs.
Se stimulant les unes les autres, elles ont la satisfaction de s’exprimer enfin,
Leur jack-in-the-box déplié, content de son effet.
Une ribambelle de gosses en tricycles qui chantent en pédalant le long d’un même cercle de chanson entêtantes.
J’éprouve ce soir un certaine gratitude envers de ce lieu. Il matérialise la trame psychique et lui confère aussi une visibilité inaccessible autrement.
Là, en haut du dos, se tricote l’énergie de la courbure, du repli.
Là, se dessine une ligne d’aigreur, cousue de millions de soubresauts de l’aiguille dans le cœur.
Franck Joseph
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