La problématique que beaucoup de personnes rencontrent dans la partie de vie qu’il est convenu d’appeler ‘professionnelle’, est l’etroitesse normalisée du cadre. Pour autant, personne ne semble relever cette étroitesse : c’est en cela qu’elle est normalisée.
L’absence de conscience normalise le phénomène.
Au contraire, tout le monde semble s’étonner que nous ne faisions pas correspondre les coins de la carte que l’on nous tend avec le terrain de notre épanouissement;
Il est possible au niveau intellectuel comme au niveau expérientiel d’inclure cette petitesse dans la largeur de notre etre.
Mais quand la part psychique qu’elle requiert et colonise, recouvre la majeure partie de nos vies, il ne reste que l’étroitesse qui nous éclate en sanglots.
Le monde professionnel véhicule cette confusion entre importance d’espace colonisé et étroitesse du champs d’épanouissement.
Nous vivons comme si un assaillant prenait possession de notre terrain et le jour suivant édictait une loi nous contraignant à gratter le sol devant nous avec une bâton toute la journée.
Il nous faut nous y plier pour pouvoir continuer à habiter ce pays.
Dans un second temps, les gens se mettraient à élaborer des stratégies pour optimiser le grattage de terre avec un baton. On diviserait sur l’apprentissage des enfants entre ”cours de baton”, “cours de grattage” et “cours de terre”.
Seuls les plus obtus et les plus limités parviendraient au bout de ce cursus et créeraient les structures pour produire la terre ainsi grattée, et les batons customisés, dont personne ne saurait vraiment que faire mais que tous auraient appris à souhaiter.
A mesure que les années passeraient, il ne se trouverait plus personne pour désirer autre chose qu’un peu de terre à gratter, personne pour évoquer la stupidité de passer son existence à une activité ausi ridicule, personne pour défente la présence éventuelle d’une telle personne.
L’omniprésence du ridicule deviendrait la norme et l’étroitesse occuperait tout le champ de l’être, nous l’appellerions “espace”.
Sauvez-vous avant.
Car, pris dans ces sables, on ne s’apercoit de son inapacité à se mouvoir qu’une fois que celle-ci est effective.
©FJ March 2022
Recueils — Participations
Telegram (Publications et Pratique)
Many thanks to all

Oui, sauvons nous avant, et en courant !
J’aimeAimé par 1 personne