Le Jeu du Maitre

Saurait-on en reconnaître un ?
Pourriez-vous reconnaître avec moi, qu’il faut avoir soi-même, ne serait-ce qu’un instant, joué au maître pour percevoir que celui qui s’adonne à ce jeu est en réalité victime d’une faiblesse psychologique ?

Seul celui qui ne saurait le reconnaître demeure alors victime de cette faiblesse.
Une faille dans laquelle s’engouffre les matières des pratiques spirituelles.
Celui qui joue au maître s’emplit lui-même, quand bien même il prétendrait se vider.

Pour savoir que le jeu a commencé, il suffit de voir la pesanteur (celle du poids des éléments engouffrés) s’accumuler dans ses gestes et ses discours.
Le comble du manque de légereté dans nos cultes est souvent la légereté feinte, ou mimée en fonction des image que celui qui s’y essaie a été capable d’intégrer.

Et si, en dépit des semblants, des fraudes et usurpations, les communautés se font, croissent, s’achoppent et se défont pour se reformer ailleurs, c’est qu’au jeu du maître répond souvent le jeu du disciple.
C’est une danse de la souffrance. Un pas de deux de solitude, où les apparences suffisent aux protagonistes. En dépit de celle-ci, il n’est nullement question d’Esprit.  A la pratique identitaitre, la densification des projections puis leur appropriations s’ensuit la défense de ces éléments de définition et leur entretien pour retarder la chute.

Ne soyez pas dupes de l’enrobage spiritualisant
Ne soyez pas non plus prompts au mépris
Voyez le desespoir des danseurs et la ritournelle qui n’en finit jamais.

SI le maître ou le disciple reçoit la grâce d’une percée d’éternité, il s’essentialise et délairsse le costume pour une assise en nudité.
Quelque soit le jeu auquel il jourait, jusqu’alors, il rompt la membrane du monde et devient le maêtre. Il n’a ici que faire de ce que cela peut signifier. Il ne l’envisage pas. Au-delà des systèmes, il est vidé de son enseignement.

©FJ Jan 2022
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