Lorsque le Bouddha fait tourner la fleur entre ses doigts et perçoit le sourire de Mahakashyapa, il lui dit : “je te transmets le Dharma, car tu l’as déjà réalisé”.
Cette déclaration, semble au premier abord comporter une incohérence, un anachronisme.
Quel besoin aurait Mahakashyapa qu’on lui transmette le Dharma s’il l’avait déjà réalisé ?
La réalisation du Dharma et la transmission du Dharma font doublon.
Pourquoi lui donner quelque chose qu’il aurait déjà ?
En filigrane, je vois les questions persistantes de Dogen près de 1700 ans plus tard : pourquoi faut-il pratiquer si nous avons déjà la nature de Bouddha ?
Quelle est cette transmission du Bouddha ?
En l’occurrence, elle est performative : en disant, “je te transmets”, la transmission se fait.
Il s’agit d’une reconnaissance, voilà ce qui compte, le Bouddha laisse emerger aux yeux de tous l’identité de sa sagesse — sa réalité et de celle de Mahakashyapa.
Seul celui qui réside déjà en Terre de Dharma peut reconnaitre un autre résident de cette même Terre.
Bouddha actualise sa fraternité avec son disciple.
De la même manière que Dogen perçoit qu’il faut actualiser par la pratique la Nature de Bouddha. Seule une pratique déjà réalisée permet l’emergence de la nature de la réalisation.
Dogen parle de Pratique-Réalisation.
La pratique est performative. Par cette phrase, le Bouddha fait état de la transmission- reconnaissance du Dharma.
Dans ces deux exemples, le temps n’opère pas son oeuvre d’agencement logique.
Il est recourbé en volutes fugaces. Elles s’évaporent vite
Et laissent apparaître
Le Dharma.
FJ Fev 2022
Recueils / Participations
Telegram (Publications et Pratique)
Notes & Silence 
Transmission it’s just an exemplary way of living, and acting, those who achieve it, do by catching it by themselves, following just that example, and its depending on the individual subject effort.
Well done.
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