Coupe Feu


A vivre dans les rapides du monde, les portes de l’âme restent fermées.
Le feu qui grésille et la chaleur qui monte demeurent inaccédés
Au loin dans les couloirs
A la racine des escaliers, le feu ne cesse d’exister.
L’ardeur de la vie attend derrière les portes coupe-feu, ignifugées,
Qui le devinerait ?

On raconte parfois des histoires sur untel qui poussererait l’une de ces portes,
Subjugué par le feu, les bruits, la chaleur, il crée l’appel d’air
Là il faut que le feu consume tout.

Il faut aussi avoir parcouru les couloirs, de long en large et revenir encore.
Remonter les étages, haletant, les descendre à nouveau,
De desespoir, s’appuyer sur l’une des portes battantes
L’entrouvrir, ne pas fuir ensuite lorsque la peau s’enflamme et que les flammes crépitent.
Ne pas les refermer pour retourner jouer
Au monsieur, à la madame,
Au papa, à la maman,
Au marchand, à la marchande

Ne pas jouer non plus
Au dompteur de feu.

Il faut que le coeur s’embrase,
Que se consument en tas, jetés au foyer, les meubles, les objets, les désirs, et les étages passés.

Qu’une fois recouvert du souffle feu de l’âme,
Il n’y avait rien à pedre, rien à brûler,
Rien que l’on ait déjà perdu

Le coeur, la peau, les yeux, les cheveux
Tout se réchauffe, et s’anime
Dans la distance, l’inertie,
Tout était mort.
Tâtonner encore les couloirs de conscience,
Derrière les portes secrètes, couve le feu de vie.
Laisser la demeure s’embraser

©FJ April 2022
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