Les relations que l’on a avec notre voisinage peuvent s’avérer intenses.
Les similitudes entre ce type d’environnement et l’environnement familial sont assez frappantes pour que l’on s’y arrète un instant.
Dans ces deux configurations, il s’agit d’un “donné”, un état de fait par défaut que l’on ne choisit pas réellement.
Du moins, si la dynamique du choix s’applique, cela s’effectuera à un niveau infra conscient.
La grande prêtresse a jeté au sol les os du poulet. La manière dont ils se disposent est la manière dont ils se disposent.
La famille est ce qu’elle est. La grande prêtresse peut toujours redoubler de facultés d’interprétation, d’imagination pour voir ce qu’elle souhaite y voir…mais les os sont jetés tel quel.
Et même si les relations se sculptent, s’émoussent ou se frictionnent avec le temps, elles sont toujours la résultante de la configuration initiale. Jamais les os de poulet ne deviennent du marc de café.
Le voisinage est peut être ici pire que l’environnement familial. On peut, par exemple, choisir de ne plus voir son frère. Il est beaucoup moins évident de ne plus subir ses voisins.
Sur le fond, les points communs entre ces fonds relationnels sont frappants. A l’echelle d’une vie, la fréquentation de l’environnement familial, bien que douloureux est parfois un incroyable facteur de maturation, une glaise brûlante qui ne cesse de se mouvoir en nous et d’appeler nos mains intérieures pour qu’elles s’y posent et façonnent un arrangement optimal de la forme en mouvement.
Aussi, lorsque le voisin se rend irritable, que sa fréquentation se fait délicate et remet en jeu une sénérité âprement conquise, il peut être habile de nous souvenir des différences édifiantes entre famille et voisinage, famille et collègues…
©FJ May 2022 –
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