Je peux voir …
Les vagues de tristesse aller et venir
Je m’entends appeler les marées hautes et les remous
Et voir mon étrange attachement
Aux instants de nage en eaux salées.
Immergé de mélancolie familière
Baigné de solitude.
Puis délaissé à nouveau par les replis des eaux
Cette eau est la sanction que je reçois
Aujourd’hui pour avoir encore cru,
pour avoir attendu, espéré.
L’autrement que le convenu,
Placé mon espérance dans le modèle des matières lourdes et laborieuses,
Pour quelques continents de porte ouverte, la voilà qui claque
Au moindre courant d’air.
Pour ne pas en souffir, il me faut être et ne pas attendre.
Et cesser d’espérer d’être compris, entendu par ceux qui trempent de tout leur corps dans le bruit.
Cesser de prendre en plein coeur des flèches décochées, tirées alors que j’étais de dos, genoux au sol.
Cesser de croire qu’elles m’étaient destinées.
Je passais, voilà tout,
Voilà plus 40 ans que je passe par là.
Faut-il donc être idiot pour ne pas avoir appris …
Que si je reçois les flèches décochées en travers de la peau,
Dès lors que mon corps est ailleurs,
Que mon coeur n’espère plus,
Comment pourrais-je être blessé ?
C’est sûr, j’aimerais que les jeux d’égos t’épuisent commes ils m’épuisent.
Tu ne dois pas encore être assez fatigué.
Je suis exténué.
Pour moi, pour toi, et pour le reste,
Désormais, me voilà transparent.
L’être avec qui tu parles des choses dont les gens parlent,
N’existe pas.
Il est ailleurs, tu t’entretiens avec un fantôme.
L’être contre lequel tu existes,
Ne va plus te nourrir.
Il a deserté.
Pire : Que tu me rejoignes ou pas n’est plus mon problème.