Il gigotait dans le bac à brouillons pour attirer mon attention.
Quelle ne fut pas mas surprise lorsqu’en le prenant, il était encore tout chaud, de l’époque où tout cela me faisait bouillir pour de vrai…
Vu du balcon d’aujourd’hui, cela me fait sourire et me semble toujours présent, mais sans importance.
Je pense aux premiers vers du poème de Victor Hugo à l’attention de Napoléon III, usurpateur sans mérite à ses yeux du premier des Napoléon, qui avait toute l’admiration de l’auteur.
Osons le parallèle, sans fausse délicatesse, ni feinte pudeur.
De toute façon, ceci ne vise personne en particulier.
Enfin, si.
Je reprends : ceci ne vise personne en tant que personne.
C’est une dynamique de groupe qui est en ligne de mire.
Je laisse au lecteur tout le loisir des libres substitutions dans les correspondances que voici :
Napoléon I: Dogen, mais je pense plus près de nous à Maître …. ou tout maître contemporain ou disparu, avec une expérience authentique.
Ça fait bien rire, et c’est très triste.
Avertissement : Ça arrose large, n’hésitez pas à vous abriter : Quand Victor est fâché, il ne fait pas dans le détail.
Te voilà, nain immonde, accroupi sur ce nom !
Cette gloire est ton trou, ta bauge, ta demeure !
Toi qui n’as jamais pris la fortune qu’à l’heure,
Te voilà presque assis sur ce hautain sommet !
Sur le chapeau d’Essling tu plantes ton plumet ;
Tu mets, petit Poucet, ces bottes de sept lieues ;
Tu prends Napoléon dans les régions bleues ;
Tu fais travailler l’oncle, et, perroquet ravi,
Grimper à ton perchoir l’aigle de Mondovi !
(…)
Tu fourres, impudent, ton front dans ses couronnes !
Nous entendons claquer dans tes mains fanfaronnes
Ce fouet prodigieux qui conduisait les rois
Et tranquille, attelant à ton numéro trois
Austerlitz, Marengo, Rivoli, Saint-Jean-d’Acre,
Aux chevaux du soleil tu fais traîner ton fiacre !
Victor Hugo
Jersey, 31 mai 1853.