Je rentre en méditation comme on rentre au monastère.
La course de l’extériorité a cessé de m’intéresser.
J’y ai vu au travers.
Brûler,
Brûler le corps,
Revenir et brûler encore.
Les flêtrissements des mains qui cherchent à palper, à tenir et ne parviennent plus à rien,
La décadence des possibles du sculpteur et la matière toujours intacte, et les outils devenus inefficaces,
Bien qu’aiguisés au dernier tour de meule.
J’entre en méditation comme on rentre au monastère.
L’oeil ouvert et l’amertume des larmes, dépassée.
La meditation perçue comme une activité extérieure, au travers de laquelle on cherche à être, à rayonner, à enfin devenir celle-ci, celui-là,
Qu’on le confesse d’ailleurs, ou pas,
N’est qu’un mot de plus sans différence avec le reste du monde, tout aussi illusoire et tout autant promesse de souffrance.
Il faut s’être noyé dans l’illusion et avoir bu à la coupe amère de la souffrance,
Vraiment voir : l’amertume et la brume, la destruction des tissus, et l’errance sans fin, pour espérer entrer en méditation.
Vidée de toute ces projections, la pratique peut commencer.
La méditation colore la vie entière et n’est pas une activité saillante,
Qu’elle se tienne dans dans le silence, le bruit, dans la nuit ou en plein jou, n’a pas la moindre importance.

rentrer chez soi
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