La relation à l’alcool est parfois la seule expérience de vie intérieure possible.
Une contre expérience, en fait…
Un enfer.
Pour nombre de gens, la seule investigation de conscience qu’ils ont pu mener est induite et entretenue par ce colorant émotionnel qu’ils s’injectent dans le gosier.
-Où suis-je ? Où suis-je ?
Se posent-ils comme question alors que, par une gorgée fiévreuse, l’épais liquide s’insinue en eux.
-Tu es là, répond cette dernière. Voilà! Tu t’es trouvé. Tu te sens, maintenant ?
Alors ne te perds pas de vue. Continue à renvoyer le materiel nécessaire à l’expérience de toi-même.
Bois, ressers-toi.
La consommaion d’alcool est un enfermement dans la vie intérieure la plus pauvre qui soit.
D’autres fois, la substance vient chercher à étouffer, tout en l’alimentant de manière perverse, une vie psychique pléthorique, ingérable et chaotique, jusqu’à l’étouffement de tout potentiel.
L’alcool rend distant, absent à soi-même, par un épaississemennt des murs et tapisseries de l’âme jusqu’à ce que les cris de voix de l’enfer(mement) intérieur n’atteignent plus l’onde de l’esprit.
Ici, chaque gorgée construit la cellule capitonnée et maintient à distance les phénomènes psycho-émotionnels ingérables.
L’alcool réalise en toi la fraude suivante : te faire croire que l’ingérable peut faire quelque chose pour traiter l’in-gérable.
Deux profils de personnes très différentes se retrouvent alors dans cette même habitude de consommation :
-Le primate de la vie intérieure : un grossier personnage, étranger à lui-même, n’accèdant à aucun domaine de son intériorité en dehors de cette expérience fallacieuse et redondante.
-Des personnes bien plus fines et subtiles, n’ayant pas rencontré sur leur chemin l’apprentissage des moyens d’écoute et d’appréciation des phénomènes intérieurs.
Cette rencontre ne prend pas nécessairement la forme d’un maître et d’une obédience envers quelque tradition.
Il se peut fort bien que l’on trébuche sur un coussin et tombe assis.
L’un et l’autre de ces profils sont pourtant victimes de la grande perfidie de cette substance et, bien qu’à l’origine très éloignés l’un de l’autre, ils se rejoignent dans leur dynamique de destruction croissante, dans le même éloignement de l’écoute, jusqu’à tomber parfois dans la grande cuve de la tautologie : je bois parce que je bois.
Chaos et destruction.

Triste alcool…
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Oui. Triste de voir lef gens se délecter, et organiser leur vie autour de ce qui les tue…
Corps et âme.
Ignorance en roues libres.
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