Crois !

La croyance, le verbe croire ne supporte pas l’impératif.
L’énoncé : “Crois !”, n’est pas valide. Le performatif n’opère pas.

Il y a deux situations néanmoins où un telle injonction à croire peut être effective :

-La première, versant pauvre de la spiritualité, est adjointe d’une menace …”Crois! Sinon…”
Dès lors, la croyance, nécessairement superficielle, visera à protéger celui qui s’en réclame contre les méfaits brandis.
Cela relève surtout de l’urgence.

-La seconde, lumineuse, advient de l’intérieur et est volontiers précédé d’un “Maintenant….”
“Maintenant…Crois ..”

Quelque chose a changé. Il n’est personne d’extérieur pour imposer la croyance, elle s’impose d’elle-même.
L’évolution, l’expérience intime de pratiquant l’exhorte à croire.
A ce stade, il ne peut plus ne pas croire.

Dans le cas de l’éducation d’un enfant, la croyance familiale vient déposer son cadre sur la jeune âme, puis se transforme en croyance endogène.
Le croyant renaît ainsi à sa propre croyance.

D’autres fois, l’inverse se produit : un enfant touché par la grâce d’une profonde croyance : quel que soit le bain culturel qui est le sien, voit celle-ci s’amenuiser puis disparaître dans ses années d’adulte, alors que la société aura raboté jusqu’au dernier grain de grâce.

Franck – September 2023
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