Si le souvenir d’une tranche de vie passée, ou l’affichage éphémère sur l’écran de conscience d’un instant vécu permet l’émergence d’un sentiment de nostalgie, c’est parce que ces éléments ont été artificiellement vidés de ce qui constituait alors les problématiques des moments en question.
Celles-ci ont soit été oubliées, soit sont considérées à l’aune des problématiques actuelles comme mineures (ce qu’elles sont peut-être relativement, mais, dans l’absolu, l’espace psychique qui occupait les problématiques d’antan est tout aussi important que celui que nos ruminations modernes investissent).
Ainsi, la nostalgie est toujours artificielle, elle est le résultat d’un illusion d’optique (“illusion chronologique”),
d’un télescopage entre deux réalités qui n’a pas lieu d’être, de la même manière qu’on ne compare ensemble que des éléments partageant des caractéristiques communes,
5>1, et non 8> rouge, qui ne signifie rien.
La nostalgie est le résultat d’un mutatis mutandis zélé qui s’invite si rapidement dans l’équation que nous ne nous en apercevons pas.
Preuve en est que dans 20 ans, je serai tout aussi nostalgique de l’instant depuis lequel je suis aujourd’hui que de celui aujourd’hui vieux de 20 ans.
Est-ce l’illusion de connaissance d’une situation permet la nostalgie ?
Je crois connaître la situation et l’acteur d’il y a 20 ans depuis mon observatoire d’aujourd’hui.
Aussi, l’appréhension est-elle alors la nostalgie du futur ?
©FJ March 2024
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Notes & Silence 