Le Coq, De Tout Son Coeur

Le coq hurle comme s’il hissait de ses maigres pattes
Le jour suivant, enfoncé de tout son poids dans l’obscurité de la nuit.
Il jette son cri, il se jette dans son cri, chaque fois une agonie,
Des dizaines de fois, le coq meurt au petit matin.


Pourtant, la nuit s’en va et le jour vient, sans lui.
S’il donne tant de voix, le coq ignore qu’il n’y est pour rien.


Le sage dirait que c’est justement parce qu’il connaît l’inutilité de sa participation
à la danse du jour au travers de la nuit qu’il se donne tout entier.
Et qu’à nos oreilles, irritées par tant d’improductivité,
Il enseigne le don, la gratuité, la perte pure,

L’absence du pourquoi, le “ce qui est”, le « tout son coeur”, le “jusqu’au bout”,
le Beau qu’on n,explique pas.

©FJ March 2024
Recueils / Participation/
Groupe De Pratique

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