Nous sommes doublement responsables de notre colère.
-Responsable-causal : Nous nous entretenons dans une croyance erronée selon laquelle le contexte, l’autre, le passé… causent en nous ces gisements spontanés, ces coulées de boues émotionnelles qui détruisent tout—le monde—sur leur passage.
Ce moment où notre environnement sera libre de toute étincelle potentielle susceptible de déclencher en nous une colère….ce moment magique et tant attendu…n’arrivera simplement jamais.
Tant que nous continuons de poser sur ce monde alentour un regard imbibé d’essence, nous rencontrerons une situation-briquet.
Si nous atteignons en nous le lac de sérénité, quand bien même tous les vents de l’univers parviendraient à en faire onduler la surface, nos profondeurs volcaniques resteront un refuge de paix pour tous les organismes désireux de s’y abriter.
-Responsable-promu, comme lorsque notre compétence, notre qualité justifie que l’on nous confie de plus grandes responsabilités. Nous sommes ici ‘en charge’ de cette colère que nous ressentions comme une pesanteur sans fond, qui persistait à nous engluer dans le non-changement.
Comme une mère, comme un ami, il nous appartient d’écouter avec tous le recul aimant de celui qui connaît ou de celle qui a fait naître…ou des deux…qui voit la tristesse ou la peur derrière le vacarme et le fracas, qui sait patienter, un demi-sourire aux lèvres, qui mène sur le chemin et voit déjà au-delà.
Sans pour autant amoindrir la première perspective, c’est pourtant dans cette deuxième mise en lumière que réside l’issue durable. La première approche –responsabilité causale—nous fait courir le risque de sombrer dans l’état de colère contre la colère.
La seconde, la responsabilité-promotion est le miroir de notre valeur, de notre capacité intrinsèque à transformer tout ce que l’on ressent en monde que l’on habite.
Elle est le merveilleux terrain de notre pouvoir naturel de sublimation par l’accueil et le soin.
NiDr
