Savez-vous que l’on peut être assis, telle une pyramide parfaite, inébranlable en ressenti, dont la pointe se dresse exactement au centre de la base?
Que ces merveilleux instants sont à portée de coussin, quelques souffles plus loin?
Ainsi, le poids du monde se dissout et coule le long des flancs pour regagner la terre.
Solides, ancrés, aptes à la fluidité.
Vous-a-t-on déjà dit que l’on peut laisser la forme qui est la notre inspirer au delà de l’inspiration, et expirer encore quand l’expir est passé?
Sentez-vous alors ce qui vous remplit une fois les poumons pleins?
C’est de l’air complet, au sein duquel toutes les dimensions jouent et se complètent… en boucles gaiement, en puissant jets souvent, elles s’amusent et nous libèrent.
Avez-vous entendu parler des sept cœurs, qui battent en nous, chacun son tour, et tous à la fois, tel un seul chœur où chacun suit son rythme?
Sentez-vous les étais, que l’on pose un moment pour faire le pont entre deux vertèbres, pour aider à supporter le poids de la charge que l’on a rencontrée, et dont on a tant pris l’habitude qu’ils nous semblent inamovibles et sombrent dans les structures de l’inconscient….?
Savez-vous qu’un sursaut de confiance, un surcroît de conscience suffisent à les ôter et à rendre sa superbe au galbe de la colonne magique?
Construits autour de cette colonne, les voûtes de nos côtes, l’infinie créativité des fluides en mouvement, les chapelles mystérieuses des organes complices…
Qu’est ce qui, en dehors de nos propres aveuglements, nous conduirait à pousser la porte d’un autre temple que celui de nos corps?
NiDr
