Note suite à la lecture de Plaidoyer pour le Bonheur, de Matthieu Ricard, où se trouve la phrase suivante :
-« La première des libertés est celle qui nous libère de l’égocentrisme »
Alors que je recopie cette ligne, je repense au titre du livre qui rassemble une partie de l’enseignement de Krishnamurti, que j’ai lu tant de fois et qui m’a tant marqué.
Il y a plus de dix ans, c’est l’ouvrage qui a élargi les voies de la spiritualité au delà des perceptions étroites que j’en avais jusqu’alors. C’est le centre de l’étoile auquel j’ai pu relier tant d’amas de lumière.
Comment ne pas ouvrir les bras devant l’ouverture d’un espace si ample ?
Ce livre de K. est « La première et la dernière liberté ».
Notre perception du monde nous oblige — il faut s’en affranchir.
Mais cette perception du monde ne peut être effectivement modifiée que si l’on aborde ce qui constitue son moteur. C’est bien l’égocentrisme — je veux / je veux pas — qui est si douloureux.
Ce monde qui persiste à nous servir ce que l’on ne veut pas et à nous priver de ce que l’on désire.
Se libérer de la perception du monde dictée par l’égo (Matthieu Ricard), c’est la première des libertés (Krishnamurti) au sens où, sans cette étape initiale, de première prise de conscience, aucune modification profonde ne peut venir.
Être libre de l’égo, c’est aussi la dernière des libertés puisque le pouvoir transformateur de cette libération de nos conditionnements profonds est tel qu’au delà de cette réalisation, il n’y a rien à libérer : l’entraînement des engrenages est total, rien ne reste inaffecté.
Et l’imbrication est si fluide qu’il n’y a finalement aucun effet d’entraînement, pas de conséquence/réaction, de cause / conséquence.
Finalement, l’égocentrisme est un choix de prostration, de protection malhabile.
C’est une crispation tenace sur un modèle inexistant, comme on saisit la bourrasque entre les doigts pour se protéger des attaques du vent futur ou pour conserver les senteurs de pin du passé.
Franck J.