En effet, pour peu qu’il ait l’âme bucolique, il court un risque d’intoxication, du fait de sa méconnaissance des champignons et des herbes sauvages.
Il peut également cueillir un fruit, aux couleurs exotiques et se retrouver avec une infection alimentaire carabinée.
Le maître, lui, connait la cambrousse.Il la parcourt depuis longtemps et il sait repérer de loin l’homme des villes quand il se pointe en chemise bariolée chercher son quart d’heure de nature.
Sa nature, le maître l’habite en silence.
La guidance est en revanche bien inutile à celui que l’expérience a traversé.
Lorsqu’elle s’impose a posteriori, elle est irrémédiablement frappée du sceau de l’inélégance.
La forêt n’appartient à personne, pas même au maître.
Quel sage authentique irait poursuivre les lièvres, les biches et les sangliers pour leur tamponner l’oreille à l’encre de son nom ?
Puisque cela est douloureux et inopportun, il semble que l’emballage du décorum ainsi que les émanations sociales promises suffisent parfois à anesthésier l’animal.
C’est une donnée politique, qui permettra à celui ainsi estampillé de se revendiquer de…
En revanche, il n’est pas inutile de s’interroger à ce stade sur la nécessité de distribuer les écussons officiels et les tapes dans le dos de celui-là.
C’est au teint, à l’allure, aux traits, à la posture que la reconnaissance silencieuse s’actualise.
Nul besoin d’artillerie lourde, d’épaisses tentures ou de gesticulations lourdottes.
Tout au plus, l’ombre d’un début de sourire.
Franck Joseph
Les articles et méditations sont disponibles en version papier ici : RECUEILS
2 commentaires