Offrir le Bol Percé

La manifestation du mécontentement, de l’agacement, sont révélateurs de l’incapacité à habiter l’instant.
Cette manière de rester, de se plaindre quant à une situation est la forme que prend la volonté de s’échapper.

L’oppression intérieure s’engouffre dans l’excuse du mécontentement pour redescendre à un niveau acceptable. Ceci n’est pas toujours facile à observer tant cette dépressurisation semble contradictoire avec l’élévation du niveau de tension ressentie par les autres personnes.

En cet instant, elles paient le prix de la stratégie défectueuse d’apaisement de celui qui s’agace.

Mais ce n’est que momentanément que ce dernier approche l’équilibre, car il reste tributaire des logiques de cette économie intérieure. 

Rapidement, un stock de tension commence à se constituer et donne lieu à la prise en otage d’une autre tranche de vie et au déversement intempestif du surplus.

C’est pourtant bien à lui qu’il faut offrir le bol percé.
Dans ce bol, aucune tension ne peut s’accumuler et il peut y déverser son urgence intérieure sans risquer que celle-ci ne se renverse sous ses yeux.

Il faut voir aussi derrière son « mauvais caractère”, la maladresse, son mal-être, son mal à être ainsi que l’ignorance de ce processus en cours.
Seule notre patience aimante peut le lui enseigner, jour après jour.


Elle ne permet pas d’initier le jeu de renvoi de balle, jusqu’au smash final.

L’amertume et le ressentiment ne peuvent grandir dans ces jardins 

Franck Joseph

©FJ August 2019

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