Plus on s’approche du cosmos noir, plus on s’enfonce dans l’univers
et plus les vents soufflent avec virulence.
Sont-ce les douleurs de l’enfantement qui présagent de la délivrance ?
Les craintes de l’étouffement s’agglutinent en haut de la trachée
et asphyxient les bronches atrophiées.
L’air nouveau parviendra-t-il à les baptiser ?
Depuis le sommet du coussin, les conditions météorologiques évoluent rapidement et il est en effet assez fréquent dans les faits, bien que contre intuitif si l’on s’en tient aux courbes linéaires, de voir les plages de sérénité profondes précédées par les plus aigus des tourments.
La tempête fait rage et le cyclone balaie tout sur son passage.
Depuis le sommet du coussin, nous ne sommes pas épargnés et la traversée des vents se fait par un ancrage dans la respiration, mais le chahut est tel que nous pensons à interrompre sur le champ cette séance d’assise, en proie au déracinement par des vents féroces.
L’issue salvatrice de la cloche de fin est encore bien lointaine.
Il faut pourtant qu’elle s’actualise maintenant.
Quelques secondes de plus et nous crierons, nous partirons en courant, ….et puis, et puis….
et puis plus rien.
Soudain nous pénétrons l’œil du cyclone, celui-ci se désintègre, laissant retomber au sol les chaises et les livres, les vêtements et les feuilles soulevées par son souffle…
Ici il faut ne plus pouvoir,
Pour pouvoir ne plus.
Franck Joseph
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