Il ne faut pas s’étonner que l’on se mette depuis peu à breveter le vivant. Voilà plus de 70 ans que l’homme s’est mis à industrialiser la vie.
Progressivement et pour le bien de tous, proclamé à grands renforts de marketing, il a placé vaches, veaux, cochons, poissons, poules et lapins sur les mortelles chaînes de montage.
L’abomination de cette froide optimisation déborde très ostensiblement et il devient difficile aux acteurs de ces entrepôts du cadavre de maintenir le discours du plus grand bien.
La publicité s’étouffe en mensonge grossier. Comme il fallait être ignorant pour industrialiser le vivant, pour apprendre à la vie à produire, pour mettre dans nos rails luisants et nos tableaux étroits les milliards d’années d’expérience.
Qu’on le brevète ou l’industrialise, c’est la même démarche d’arrogance qui prévaut à ces évolutions de société. Dans les deux cas, il s’observe un mouvement d’extraction du vivant. L’homme s’imagine en être sorti pour pouvoir ainsi le penser.
Difficile de nager bien longtemps en dehors du fleuve. Aujourd’hui l’homme est un poisson ayant sauté trop loin sur le rivage…L’homme étouffe.
L’homme se noie et il faudrait qu’une vague généreuse vienne s’étendre jusqu’à lui et le ramène dans la vie.
Franck Joseph
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