Matthieu s’était souvent posé la question de ce qui avait bien pu les réunir.
Il se la posait d’autant plus lorsque la forme se mettait à tanguer et que les vents violents, sans répit, forçaient à rentrer les voiles.
C’était la solitude. Tous les deux, pour des raisons très différentes, s’étaient construits par cette solitude.
Il est étrange que la solitude rapproche à ce point là
Elle créent des ponts, des liens très forts, tressés de non-dits, des liens du non dicible.
Ils s’étaient réunis par cette solitude, d’où leur venait leur grande pudeur, leur indépendance sauvage.
Cette solitude, avec les années avait durci jusqu’à devenir constitutive.
Ancrée, partagée, elle donnait à leur relation un relief auprès duquel toute autre relation lui apparaissait plate. Il aurait parfois aimé qu’ils se soient trouvés ensemble pour d’autres raisons.
Peut-être était il temps que ce partage de solitude prenne une autre forme.
Moins ancrée sur la solitude et davantage sur le partage.
Franck Joseph
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