Que devient la précocité
Si la majorité des enfants dépistés précoces ?
Existe-t-il un intérêt au dépistage de la précocité ?
Ce dépistage sert-il un intérêt commun ? (1)
Oui, à la fois pour celui qui pose le diagnostic et pour la partie qui le reçoit.
Notons que le récipiendaire de ce diagnostic n’est pas l’enfant frappé du sceau de précocité. Ce sont ses parents, l’environnement de celui-ci, précisément les personnes venues questionner l’existence d’un tel diagnostic.
Ceux-la même desquels l’autre partie (le spécialiste) semblant bénéficier d’une bonne presse auprès du terrain élargi, potentiellement similaire et pouvant devant des manifestations semblables de leur progéniture (agitation, trouble de la concentration…) se poser les mêmes questions et espérer les mêmes réponses.
Les deux parties de cette séquence sont ainsi satisfaites.
D’autres déroulements, notamment ceux qui questionneront l’environnement socio-éducatif, l’autorité parentale, l’attention donnée à l’enfant, l’échelle de valeur de la sphère parentale, risqueraient de déboucher sur une satisfaction à minima inégale
Face à de telles affirmations sur leur modalité d’exercice de la parentalité, certains acteurs pourraient se voir frustrés.
Ils continueront alors la tournée des fournisseurs de diagnostics jusqu’à ce qu’ils se voient présenter celui qui leur convient.
Le thérapeute, impacté par les échos négatifs de ses analyses, pour peu qu’il perde de vue l’objectivité au centre des prérequis à son métier, finira par délivrer le sésame tant attendu pour mettre fin à l’asséchement de sa clientèle et prononcera le mot de « précocité ».
(1)Bien évidemment, il s’agit ici d’une dérive possible. A aucun moment, il ne s’agit de prétendre à dépeindre la réalité par défaut des consultations autour des thématiques de précocité.
©FJ March 2021
RECUEILS // Participations
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