J’ai longtemps pensé que le Bouddhisme Shin (Jōdo shinshū), que je percevais comme une pratique consistant à répéter NAMU AMIDA BUTSU afin de se garantir une place au soleil de la Terre Pure d’Amida Buddha était une forme populaire du Bouddhisme sans grand intérêt, et qu’elle ne visait qu’à assurer une forme de service spirituel minimum auprès du peuple, tandis que les disciples mieux aguérris, mieux disposés, se reservaient pour les voies du Zen, des Tantra, ou autres…
En réalité, et comme souvent, j’ai encore été victime de présomption, de vanité.
Le Bouddhisme Shin vise au cœur. Il peut être considéré comme un mouvement aussi puissant que ne l’a été le Zen.
En cela, la pratique de récitation d’Amida Butsu est similaire au LA ILAHA ILLA ‘LLAH, au Dhikr des soufis, à la Prière Du Coeur du ‘pèlerin’ Orthodoxe.
Amida n’est pas Amida
Et le Bouddha n’est pas le Bouddha.
Gate Gate, Paragate Parasamgate Bodhi Svaha.
La compréhension de cette pratique comme étant un versant populaire, indigne pour les disciples de haut vol, prouve que j’ai été victime de ce biais de prétention et inapte à la compréhension de l’intérieur.
Bien qu’une telle compréhension peut néanmoins refléter certaines manifestations de cette croyance, elle ne percevait pas l’essence de la pratique.
Le Bouddhisme Shin, est en cela parfois plus fidèle au Zen que ne peut l’être la pratique du Zen.
Je renvoie ici à la merveilleuse citation de Thomas Merton, déjà notée en ces pages,
et, au final, bien plus apte à souligner ce que j’essaie maladroitement de faire émerger ici.
(Traduction : « Si je cesse de respirer l’esprit du Zen, je mourrais certainement d’asphyxie spirituelle »)
©FJ May 2022
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