« Es-tu de ceux-là ? »

Voyez : L’urgence pour eux apparaît clairement :
Déconnecter les gens, les débrancher de leur nature.
En imposant, par de violents coups de marteaux médiatiques, un monde totalement artificiel.
L’enfer est avant tout l’enfer-mement.
Lockdown, confinement.

Ici, la cellule se referme sur les consciences se surface.
Elles s’embourbent goulûment dans les matériaux des quêtes identitaires manufacturées.
Depuis les balcons, les étages des bureaux, on leur jette des chutes inutiles, des bribes informes, des éclats acérés,
et l’on rit tandis que les êtres se tricotent une identité.

Il fallait bien attendre que toutes les portes soient fermées et les fenêtres condamnées
à ne jamais plus s’ouvrir,
Il fallait bien attendre qu’ils oublient le monde en dehors du béton de la cour intérieure.
Ensuite, il s’agira de synthétiser les sentiments d’appartenance, de rejet, d’enduire le tout de bienveillance totalitaire. Nul n’osera s’y soustraire.

Depuis fond de l’âme monte un souffle que certains inspirent.
Ayant refusé l’enfermement, la cour de béton comme seul horizon,
Ils se souviennent alors de l’ampleur de leur origine.

Et toute la chimie deversée afin d’entretenir le factice,
Saupoudrée aux menus,
Diffusée pour couvrir l’irrespirable,
Et le chaos des conversations
Injectée sous les peaux,
Ne saurait leur faire oublier l’odeur d’iode, le vert de chlorophylle,
Le frais des vents d’automne, le frisson dans les feuilles.

Tant qu’il reste de ceux-là
Inaptes au béton,
L’espoir de libération demeure.


©FJ May 2022
Groupe de Pratique

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