Je confesse la foi placée dans la suffisance
Je confesse la foi dans la suffisance du soi.
Voie de dessèchement
Et champs stériles.
Sillons de solitude et de tristesse.
Ce soi ne peut rien.
Dans le fond de l’âme, résonne l’appel sans discontinuer.
Silence. Le retour est alors un demi-tour épuisé.
Les coussins sous les creux étaient colorés de vertus.
Les drapés aux motifs inestimables annoncaient la sagesse.
J’ai compris.
J’ai compris que le Soi ne peut pas sortir du soi.
Le soi ne peut être autre que le soi.
Il simule — j’ai simulé
La maîtrise, l’avancement, le chemin, le coup d’avance.
Ne serait-ce qu’en dénoncant les simulations des autres.
C’est justement parce qu’il est lui-même empétré dans les noeuds des simulations qu’il apparaît si apte à identifer les noeuds dans lesquels ses pairs sont piégés…ce sont des siens qu’il parle.
De cette image fictive, il ne peut se sortir seul.
Chacune des gesticulations ressert davantage les liens qui le sanglent et il simulera un peu plus la non simulation, l’authenticité.
Le pire des ignorants est celui qui prétend savoir. J’ai été celui là.
Je confesse aujourd’hui que de toutes ces sciences, je ne sais rien,
Que je ne cherche pas à savoir, que déténir quelqu’ascendant de maîtrise m’éloignera toujours une peu plus de ce qui me sauve.
Alors, je dépose tout.
Croyances, talents, arrogances, jugements, connaissances de papiers, et gesticulation amplifiée,
Mes attentes, mes faiblesses, mes souffrances intimes,
Les nuits de désespoir fébrile,
Les jours erratiques,
Mes amours engloutis,
Qui hurlent au fond des cryptes.
Mes manquements aux premiers de mes frères.
Les vides abyssaux où s’effilochent ma vie,
Les heures asssises au foyer de chandelles,
Les prières secrètes quand tout s’est effondré,
Et cette foi folle, nue et vaillante, impuissante et pourtant,
Mes larmes sèches, indétectées,
Qui ruissèlent au dedans,
Et le coeur lacéré
Par les mots et les cris,
Je ne peux plus avancer.
©FJ Oct 2021 –
Groupe de Pratique
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Notes & Silence 