La méditation ouvre à l’application de ce processus. Il s’agit d’une boucle qui se forme. Elle commence par “la” place que j’occupe dans le monde, mes coordonnées cosmiques, ou (comme dans cette très belle expression offerte par le bouddhisme — ma position dharmique).
Cette position est ce qui me conduit sur le coussin de méditation.
J’y suis en souffrance, je fais l’expérience de l’humiliation, de la frustration et ne parviens pas à transcender cette situation ni à m’extraire. Acculé par ce contexte, je cherche alors l’espace de respiration : un surcroît de surface pulmonaire pour rester fonctionnel.
Les heures de pratique, ou la minute miraculeuse, enseigne mon corps dans l’informel et la simplicité des enseignements profonds.
Sans mise en forme conceptuelle mais par une syntaxe à la fois physique (posture) et métaphsique (organisation subtile) que “la” place de souffrance est en réalité ma place.
Entré sur le coussin en point LA je ressors à 360° en point MA.
Le parcours, la circonférence à brosser la souffrance et la frustration ne laissent apparaître que l’unique réalité du moment. Il s’agit de l’emplacement au monde depuis lequel j’opère en ce moment; Il m’appartient de l’habiter en conscience et d’y trouver l’éclairage nécessaire pour éclairer ceux qui s’y trouvent avec moi.
La couche opaque de cette pellicule de souffrance a été ôtée. Les ruminations et les projections émanant de nul autre que moi-même en étaient les agents opacifiants.
Ma place, celle que j’ai retrouvée, celle que je découvre, n’est pas réellement ma place.
Que je puisse le percevoir ou non, elle est en mouvement. Peut-être que la place d’où la soufffrance devient…Ma place, d’où j’existe en conscience pour que le souffle du mouvement puisse redistribuer les acteurs du monde (autrement).
©FJ Jan 2022
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