Il y a deux modalités principales pour vivre un évènement.
Deux facons de vivre, en général.
Chacune des ces modalités se décline en une gamme de nuances et chaque bout de ce spectre fait suite à l’expression pathologique du pôle auquel il appartient.
D’un coté, la vie s’appréhende sur un mode angoissé, allant pour sa part de l’anxiété diffuse à la terreur invalidante.
De l’autre, la vie se parcourt de manière amusée, entre la légèreté de coeur et l’inconséquence totale.
Notons que les deux extrêmes ne sont pas sans lien et qu’un tunnel étrange semble commettre l’erreur que nous commettons : penser que l’évènement que nous traversons porte en lui des caractéristiques d’angoisse ou d’amusement et qu’il nous incombe d’espérer que les uns se manifestent fréquemment tout en priant pour que les autres soient limités.
Il est étonnant que cette croyance persiste car la vie nous enseigne très efficacement qu’un évenement jugé léger et divertissant peut se révéler porteur d’une angoisse élevée à la faveur d’un développement inattendu. Inversement, des tranches de vie que l’on pénètre à reculons peuvent s’avérer porteuses d’un potentiel de joie élevé.
Le phénomène en lui-même est bien trop versatile pour jouir d’une étiquette fiable.
En réalité, le phénomène est simplement le phénomène, et la modalité est inhérente à l’agent qui le traverse (nous-mêmes).
Certaines personnes avancent dans l’existence l’oeil amusé et joueur en dépit des situations difficiles quand d’autres envisagent l’évènement le plus heureux un regard inquiet et tendu.
Et bien que rien ne soit figé, les modalités les plus souvent empruntées sédimenteront dans nos cuves psychologiques jusqu’à y imposer la composante dominante.
©FJ March 2022
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