Je pense ici, entre autres, aux musicens de jazz tant admirés dans ma jeunesse et source de tant de questionnements quant à la pratique instrumentale, d’investigations et de frustration, face à tant d’éclats de génie.
Et je me demande si les specialistes, éclatant aux yeux du monde ne sont pas souvent eux-mêmes piégés dans une tranche du réel.
Ils finissent par en connaître les moindres recoins et gagnent de la sorte leurs gallons d’experts – par l’approfondissement fortuit qui résulte de leur obsession propre, ils apportent indéniablement au monde.
La société, par le statut qu’elle leur octroie, l’acceuil qu’elle leur reserve, contribue à éteindre chez ces personnes toute velleitésde sauter, depuis la tranche du réel qu’ils occupent, pour embrasser une expérience plus large, en regard de laquelle leur domaine d’expertise sera perçu comme une obsession passagère.
De leur côté, ils participent à l’aspiration compulsive de maîtrise d’une tranche du réel chez les membres de la société.
Pour cela, j’aime aujourd’hui les anciens artistes, les vieux musiciens, ceux que la vie s’est chargée d’éloigner de leurs sphères retrécie – la vélocité, la flamboyance technique …

On ne connaît pas grand chose sur beaucoup de choses.
Un spécialiste connaît beaucoup de choses sur peu de choses.
Un expert connait tout sur rien
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Oui… »il y a peu de place dans l’esprit du savant »
(Suzuki)..
L’aller-vers cognitif que représente l’accumulation de connaissances n’est plus souhaitable lorsqu’on en perçoit la nature.
Du moins, il cesse d’être pertinent.
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