Il y a des nuits, comme cette nuit,
où je me demande si, finalement, n’avoir jamais réalisé ce que je souhaitais, n’est pas la plus grande grâce qui m’ait été accordée.
J’ai voulu être ordonné moine ou bodhisattva, je l’ai voulu longtemps.
Les évènements tout comme l’absence d’évènements n’ont pas permis un déroulement de cet ordre.
Les évènements et …mon caractère revêche, indépendant, peu enclin à la subordination et aux salamalecs et discours convenu.
J’aperçois au petit matin cette réalité autrement : loin de donner lieu à des développements d’autres des perspectives spirituelles notamment, ces ordinations et intégrations à différentes communautés n’auraient d’autre effet que de contenir et restreindre, et au final, d’amputer la grande liberté intérieure, garante des investigations brutes et sans concessions.
Les prismes, serait-ce celui de “bouddhiste”, “moine-zen”, m’eurent posé sur des rails dont le trajet ne correspondait pas au tracé du chemin… peut-être y voyage-t-on plus vite, et surtout, à plusieurs, mais cela n’est pas le voyage annoncé.
Où allais-je alors ?
Par ailleurs, la vue que la fenêtre du wagon donne à voir est opacifiée, la vitre est grillagée à force des nez et mains de passagers collés au carreau,
le cadre y est étroit, le paysage ne peut y être compris.
Depuis la grande liberté, la non obstruction de mon champ de vision,
Alors que sur le chemin, j’avance lentement et au grand air, je le comprends.
Le paysage aussi me comprend
et le long de sentiers, il m’inspire doucement.
J’ai appris à percer la croûte de moine,
A voir qu’en réalité, elle maintient au dehors de la pratique.
Cela serait peut être un enseignement inattendu,
celui d’une format défini comme celui que prend la pratique sur la voie, qui, du fait d’une “renversement de support” devient l’obstacle évident.
Un adjuvant au fort pouvoir inhibiteur.

🩵
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