Souffrance Relative

Deux stratégies qui consistent à relativiser la souffrance d’un être :

– En les comparant au niveau de souffrance vécu par ses semblables ( « c’est pareil pour tout le monde »)


-En le comparant à ce que dans un contexte différent, cette souffrance pourrait être (« ça pourrait être pire »)


…Ces deux stratégies ne sont pas recevables, car l’expérience de la souffrance est relative.
Aux yeux d’un tiers, elle est toujours vécue de manière absolue.
Même si un être différent s’en accommode ou qu’un contexte différent la rend théoriquement tolérable, elle est toujours cette même souffrance.


Au cœur du phénomène de souffrance se réalise une cristallisation qui inhibe le rapport au réel et brise la fluidité de la vie.

La souffrance est un repli par concentration des remous de l’attention sur soi.
La souffrance est un phénomène circulaire auto-entretenu.

L’approche thérapeutique proposée ici met en branle l’édifice sclérosé de la souffrance vécue, et remet les énergies de la vie en mouvement, elles œuvrent alors à ne pas laisser l’autre en souffrance et subir des affres similaires à ceux dans lesquels nous nous sommes laissés enfermer.

Nous œuvrons à maintenir la vie en circulation chez l’autre,
A lui permettre d’entrer ainsi en relation avec autrui et avec lui-même : la souffrance, en effet, prohibe ces deux circulations naturelles du flux vital subtil.
L’énergie nécessaire à la transformation de sa souffrance en allégeant de l’autre demande un sursaut de conscience, aussi important que bénéfique.

Car en maintenant / réparant l’autre, je me maintiens, je me répare, et je retourne le cercle vicieux en boucle vertueuse.
En soutenant l’autre, je l’empêche de tomber dans le focus mortifère de la souffrance et l’invite à me soutenir, à porter le monde dans ses paumes à son tour.

Sanpai


©ndraw@protonmail.com March 2023
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