Je n’oublierai pas

Je n’oublierai pas le jour où tous, de concert, ont fait déferlé par les embouchures-écrans, la symphonie de haine sur le monde.

Je n’oublierai pas,
Et ma confiance leur est, à jamais, perdue.

Attendaient-ils tranquillement le coup de baguette, tel un musicien absent un moment guette l’appel à son retour depuis le magma de fond ?

Ou ont-ils été surpris, presque autant que moi, lorsque le chef sans prévenir et outre-passant les lignes de la portée, devant eux, s’est sont mis à s’agiter erratiquement, l’oeil assombri sous un sourcil pointu et menaçant ?

Ont-ils eu peur à cet instant de perdre tout ce qui les avait portés là où ils se trouvaient ?
N’ont-ils eu d’autre choix que de devenir les vecteurs de cette haine ?
A moins qu’on ne leur ait promis quelque futur radieux contre quelques minutes d’acharnement gratuit ?

Et tous, en rythme, ils piétinèrent leurs frères sans broncher, sans sourciller.

Et des dizaines de millions de regards s’écarquillèrent de stupéfaction laissant ainsi pénétrer le flot de ciment tout autour de leur cœur.

Pétrifié, pris au piège de l’horreur, mon cœur,
Pourtant, bat au loin, sous le mur graisseux où les insultes et le déni d’humanité l’ont enfermé ?

Où est le tien ?
Où est ton cœur ?

©FJ March 2024

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